Une école bilingue
Le projet de Calandreta consiste à s’ouvrir, de la petite section de maternelle au cours moyen, à d’autres langues et cultures du monde, et en particulier à celle de la famille romane (espagnol, italien, portugais, roumain, catalan,etc..).
Calandreta a pour objectif d’installer les conditions d’un véritable bilinguisme en transmettant l’occitan. Pour cela, Calandreta a choisi la méthode de l'immersion : l’occitan est la seule langue utilisée par l’enseignant dans les classes. L’apprentissage de cette langue se fait alors naturellement puisqu’elle devient outil d’acquisition d’un savoir. Trois stades sont à considérer dans l’acquisition d’une langue :
● le seuil de compréhension
● le seuil de communication
● le seuil de conceptualisation
Le seuil de compréhension est atteint dès la petite section de maternelle, par l’utilisation constante d’une langue dont le vocabulaire est en relation directe avec le vécu de l’enfant, ses centres d’intérêt immédiats et ses compétences
Lorsque le seuil de communication est atteint, l’échange enfant-enseignant peut se faire en occitan, ainsi la langue prend son sens réel de véhicule d’enseignement et d’outil pour l’acquisition du savoir.
Le seuil de conceptualisation est atteint avant la fin de la maternelle. A ce stade, l’enfant peut avoir une utilisation complexe de la langue, tant dans son rôle d’outil que dans son utilisation à des fins scientifiques (mathématiques par exemple). L’enfant est alors en situation optimale pour l’apprentissage systématique de la lecture, de l’écriture et des opérations mathématiques de base en occitan.
Les écrits travaillés en classe, jusqu’à la fin du CP, se font en occitan. Puis ensuite, vient l’enseignement du français.
Apprentissage de la lecture et de l'écriture (passage en CP)
Les Calandretas ont fait le choix d'apprendre à écrire d'abord en occitan plutôt qu'en français : en effet, l'occitan est défini comme une langue transparente. Toutes les lettres se disent, on "entend" les terminaisons et le lien entre le son du mot et son écriture est direct, ce qui n'est pas le cas en français (ex : manjadas/mangées).
Les enfants n'éprouvent pas de frustration à écrire différemment ce qu'ils entendent, et ils prennent donc plus facilement confiance en leur capacité de lecture en commançant à lire en occitan plutôt qu'en français.
Ensuite, pour apprendre à mieux écrire le français, les enfants travaillent beaucoup sur des palanques (lien entre le français et l'occitan).
Ex : le son "o" en français a plusieurs orthographe "au", "eau", ...
Journaux = jornals. ici, le "a" de jornals donne l'orthographe "au" // Château = castèl : ici, le "e" de castèl donne l'orthographe "eau"...